Heart of Orléans BIA

Le développement économique vu par un architecte

Byline : Par Toon Dresson de la firme Architects DCA

Les rues principales traditionnelles peuvent agir comme la pierre angulaire d’une collectivité, en permettant à chacun de satisfaire ses besoins quotidiens à l’intérieur d’un périmètre restreint propice à la marche. Lorsque l’on crée un milieu de vie où les gens peuvent faire leurs courses, aller chez le médecin ou à la banque, prendre une bouchée et rencontrer leurs amis et voisins, on forge un sentiment d’appartenance qui favorise l’épanouissement d’une collectivité équitable, accueillante et inclusive.

Certains de nos quartiers bien-aimés étaient jadis aménagés selon ce principe. Ainsi, des quartiers historiques comme le marché By, le Glebe ou le quartier Stittsville se sont développés autour de rues principales traditionnelles. Le boulevard Saint-Joseph fait partie de ces rues et, à ce titre, offre un potentiel énorme de développement.

Abritant jadis une collectivité prospère, le boulevard s’est depuis transformé en voie de communication. Actuellement, il n’est ni route ni rue, se positionnant inconfortablement entre les deux. En anglais, on appelle ces voies des stroads (une combinaison des termes street et road), un mot-valise introduit par l’organisme communautaire Strong Towns, qui milite pour de meilleurs environnements bâtis.

Cependant, nous pouvons changer cette situation en misant sur la force du design urbain.

Supposons qu’un lieu génère son propre sentiment d’appartenance, qu’il est davantage qu’un endroit à traverser pour se rendre ailleurs. On peut alors imaginer le boulevard Saint-Joseph en tant que destination. Si l’on crée un endroit où la circulation est ralentie, où les gens peuvent se déplacer à pied plus aisément et où les pistes cyclables génèrent de l’activité économique, les commerçants attireront davantage de clients dans leurs magasins. Lorsque l’on prévoit des endroits pour s’asseoir, des arbres pour fournir de l’ombre, des parcs pour les jeux d’enfants, ainsi que des choses à voir ou à faire, on crée un attrait qui stimule l’activité économique et suscite un sentiment de bien-être dans la communauté.

Les premiers pas vers cette réalisation exigent un changement de mentalités. Nous devons embrasser le changement pour faire du boulevard Saint-Joseph le Cœur d’Orléans, un lieu où tous se sentent bienvenus. Un lieu où les gens comptent et où l’appartenance communautaire se bâtit.

Cette transition implique de bâtir des logements durables sur le boulevard, en harmonie avec les habitations existantes au nord. En construisant des habitations à densité modérée aux façades attrayantes, dont les entrées donnent sur la rue et dont les stationnements, limités, se situent derrière ou sous les bâtisses, on peut augmenter le potentiel piétonnier du quartier, un aspect non négligeable.

Parmi les étapes clés pour y arriver ? Réformer la planification, stimuler le développement et soutenir les commerces existants durant la transition. Alors que nous nous relevons de la COVID-19 et de ses effets sur nos collectivités, le temps est venu de bâtir la ville à laquelle nous aspirons.