Si vous envisagez de faire carrière dans la fonction publique fédérale, vous vous demandez peut-être à quoi ressemble une journée de travail typique. Et vous obtiendrez probablement une réponse différente selon la personne ou le type d’emploi sondés !
Orléans regroupe plus de 8 000 fonctionnaires fédéraux, dont la plupart ont travaillé à domicile durant la pandémie. Cette situation a profité à l’économie locale, car ils ont fait leurs courses, pris leurs repas et obtenu des services dans notre district plutôt qu’à proximité de leur lieu de travail ou sur le chemin du retour. Aujourd’hui, plusieurs de ces fonctionnaires continuent de travailler à Orléans, que ce soit à temps plein ou en mode hybride.
Le travail hybride est un modèle d’emploi qui combine des éléments du télétravail et du travail en présence, en offrant un choix quant à l’endroit où le travail peut être effectué. Cette nouvelle approche a révolutionné notre façon d’envisager l’emploi. De plus, sa flexibilité accrue se traduit souvent par une amélioration de la productivité, de la conciliation travail-famille et de la santé mentale. Pour sa part, la ZAC plaide en faveur d’une extension accrue de ce modèle, voulant que la composante en présence du travail hybride se déroule dans un espace de cotravail local du gouvernement fédéral, comme celui situé à la Place d’Orléans.
Nous avons fait appel à un fonctionnaire d’Orléans, dont nous tairons le nom, pour examiner certains aspects d’un lieu de travail hybride « typique ». C’est ainsi que nous avons élaboré les scénarios présentés ci-dessous, qui décrivent une journée de travail au bureau (et non pas une journée de télétravail). Pour l’exercice, nous comparons les expériences dans un espace de cotravail local du gouvernement fédéral et dans un bureau de la Place du Portage.
Une journée dans un site de cotravail local du gouvernement fédéral :
7 h 40 – Départ pour le travail, avec portable, téléphone, sac à main et clés en main.
7 h 50 – En chemin, cueillette d’un café et d’un petit-déjeuner pour emporter au Kozy Nest.
7 h 55 – Arrivée au lieu de cotravail du gouvernement fédéral au 2e étage de la Place D’Orléans.
8 h – Connexion au réseau et consultation du calendrier des réunions (dont la plupart auraient pu se régler par un courriel !).
10 h – Pause santé et marche rapide autour du centre commercial.
10 h 15 – Retour au travail.
10 h 30 – Rencontre avec le superviseur au Beyond Café.
11 h 15 – Retour au lieu de cotravail pour poursuivre la journée.
12 h – Arrêt rapide au Fraser Cleaners pour ramasser le nettoyage à sec.
12 h 10 – Commande d’une salade à la brasserie Ste-Marthe. Psst ! Si vous n’avez pas encore essayé la salade Ste-Marthe, vous manquez quelque chose !
12 h 15 – Dîner à sa station de travail, suivi d’un bonbon à la menthe (au bénéfice des collègues).
12 h 30 – Reprise du travail.
14 h – Pause santé et cueillette d’un thé aux perles au Real Fruit Thé aux Perles, dans le mail.
14 h 15 – Déplacement vers une des trois salles de conférence du Holiday Inn Express and Suites pour une réunion hybride regroupant des personnes en télétravail, des collègues en déplacement logeant à l’hôtel et des fonctionnaires fédéraux assistant à la réunion en personne.
15 h 30 – Retour au lieu de cotravail pour la dernière ligne droite !
16 h – Fin de la journée de travail.
16 h 10 – Arrêt de dix minutes au Blades Hair Salon pour rafraîchir sa frange.
16 h 25 – Bière avec les collègues en déplacement à la brasserie Stray Dog Brewing Company (on commande bien sûr une ronde de Roundabout, la bière officielle d’Orléans).
17 h 30 – Arrivée à la maison.
Maintenant, comparons cet emploi du temps à celui que vous auriez en allant travailler à la Place du Portage en transports en commun (car vous n’avez pas de permis de stationnement à 190 $ par mois). Notez que la durée de transit indiquée pour se déplacer à partir d’Orléans en transports en commun a été établie par le planificateur de trajet OC Transpo le 27 juillet 2023.
Une journée de travail à la Place du Portage :
5 h 57 – Marche vers l’arrêt d’autobus avec un sac à dos contenant un portable, une bouteille d’eau, une boîte à lunch munie d’un pain de glace, d’un sandwich et de collations, un téléphone, un sac à main, des clés, un parapluie et une carte Presto. Avec un tel sac à dos, qui a besoin de faire des haltères ?
6 h 05 – Arrivée à l’arrêt d’autobus près de chez soi.
6 h 10 – Trajet dans le bus 39 jusqu’à la station Blair de l’O-Train. Tentative de lecture anéantie par une voisine de siège qui tient absolument à partager les tours montrés à son chat ce matin.
6 h 41 – Arrivée à la station Blair de l’O-Train. Surprise ! Le train léger sur rail (TLR) est en panne aujourd’hui.
6 h 42 – Murmures de jurons inappropriés.
6 h 53 – Arrivée d’un bus trop plein pour y embarquer, même si le chauffeur crie aux passagers « d’avancer en arrière » pour faire de la place. C’est comme jouer au Tetris, mais avec des gens.
6 h 55 – Ouverture du parapluie pour se protéger d’une ondée en attendant le prochain bus.
6 h 57 – Murmures de jurons inappropriés (bis).
7 h – Arrivée d’un deuxième bus. Fermeture en catastrophe du parapluie (en évitant de crever les yeux) pour se faufiler dans le bus. Petit élan de gratitude pour l’invention du déodorant.
7 h 01 – Trajet dans le bus R1 jusqu’au coin d’Albert et Bank, puis marche vers le prochain arrêt.
7 h 53 – Trajet dans le bus 31 jusqu’à la Place d’Accueil.
7 h 54 – Marche rapide vers la Place du Portage pour arriver à temps au travail.
8 h 05 – Arrivée à la Place du Portage avec 5 minutes de retard. Course rapide vers le bureau, essoufflé et en sueurs, en espérant passer inaperçu. Note : il est temps de s’abonner au gym.
8 h 09 – Ouverture du sac à dos et rangement du sandwich et des collations dans un frigo à la propreté douteuse. Prise d’un café qui percole depuis un moment déjà si on se fie à au liquide visqueux qui repose au fond de la carafe. Retour au bureau, ouverture du portable et connexion au réseau.
8 h 15 – Début du travail.
10 h –Remplissage de la bouteille d’eau et session de commérages autour de la fontaine.
10 h 15 – Reprise du travail.
10 h 30 – Réunion avec le superviseur dans la cuisine/espace de travail collaboratif décoré de vieux meubles des années 80. Une odeur de poisson flotte dans l’air. Non, mais, qui mange du poisson le matin ?
12 h – Visite à la cuisine pour prendre son sandwich, pour constater qu’il a mystérieusement disparu.
12 h 04 – Marche rapide pour acheter un wrap à la Place du Centre. De toute façon, il fallait prendre l’air pour le bien des collègues.
12 h 30 – Retour au travail à la Place du Portage.
14 h – Pause santé rapide, suivie de deux tours complets de l’édifice pour trouver une salle de réunion paisible afin de se brancher à Microsoft Teams pour la réunion de 14 h 30.
14 h 29 – Repérage (enfin !) d’une salle de réunion que l’on partage avec quelques collègues également en quête de la perle rare.
14 h 30 – Réunion d’équipe hybride. Moment de regret d’avoir quitté Orléans ce matin, tandis que les collègues se joignent sans effort à la réunion sur Teams à partir de la maison ou d’espaces de cotravail.
16 h 15 – Fin de la journée de travail (quinze minutes passées l’heure habituelle, pour compenser le retard du matin), déconnexion du réseau et remplissage du sac à dos.
16 h 20 – Arrêt aux toilettes (on se souvient des conseils de maman avant un long trajet !).
16 h 30 – Marche vers l’arrêt d’autobus Promenade/Terrasses de la Chaudière.
16 h 41 – Trajet dans le bus 85.
16 h 46 – Arrivée à la station PIMISI B (3010) et marche vers la station PIMISI D.
16 h 56 – Arrivée à la station PIMISI D (3010) pour embarquer dans le bus 75.
17 h 05 – Arrivée à la station Parlement. Petite prière pour obtenir un siège dans le bus vers Blair.
17 h 13 – Trajet dans le bus 12 vers la station Blair. Aucun siège n’est libre, donc on s’accroche comme on peut pour éviter de renverser les autres passagers ou de tomber assis sur les genoux d’un étranger. Après tout, ceci n’est pas une comédie romantique et les chances de rencontrer l’âme sœur dans ce bus sont minces !
17 h 43 – Arrivée à la station Blair et marche jusqu’au quai d’autobus.
18 h 04 – Trajet dans le bus 39 en compagnie d’un jeune homme volubile qui partage haut et fort son opinion du gouvernement actuel.
18 h 06 – Changement de siège… et de trame sonore : on écoute maintenant la musique débordant des écouteurs d’un étudiant qui marque bruyamment le rythme avec sa gomme à mâcher.
18 h 29 – Arrivée à l’arrêt d’autobus d’Orléans et marche vers la maison.
18 h 38 – Arrivée au domicile.
Qu’en pensez-vous ? La productivité est-elle plus élevée lorsque les employés travaillent plus près de leur domicile ou lorsqu’ils sont entourés de leurs collègues de travail ? Cela diffère-t-il d’une personne à l’autre ? Le travail à domicile permet-il de mieux concilier vie professionnelle et vie privée ? Les salariés devraient-ils avoir la possibilité de travailler à domicile à temps plein, à temps partiel ou pas du tout ? La réponse serait-elle différente si nous avions un meilleur système de transport en commun ? Qu’en pensez-vous ?